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- RIEN -
"bitch mother fucker" je t'aime plus. tu n'es rien pour moi.
pour moi, tu n'es plus rien "bitch mother fucker".
des ombres en poche collées-serrées sur le gazon coupé-mouillé.
j'attend mes ongles, des mains dedans, le doigt brulé par de l'afghan.
les chaines sont longues, les gens sont mieux et dans cette blonde y a des envieux.
- des enfant crient, des chiens-vautours, et sans une trace y a plus d'amour -
c'est froid.
c'est bon de se sentir fort.
les autres sons des vies dehors.
j'regarde le ciel, j'me branle d'abord. derrière l'enclos le cris du porc
"bitch mother fucker" je t'aime plus.
tu n'es rien pour moi.
pour moi tu n'es plus rien.
brise le bien, claque des doigts.
parle du temps comme de toi: il fait beau, je souris; il fait moche, je l'oublie.
- j'en ricane, j'exorcise en tisant le jerrican -
pas plus d'âme qu'une banane, je suis l'âne de ma queue.
j'ai le jour avec moi et la lumière dans les cheveux. celle des gens pas heureux dans la ville qui accourt.
j'ai ma place dans que dalle. j'ai la dalle des beaux jours.
sur le nerf absolu, je vis ton flux tendu et je vois avec deux jeunes yeux désœuvrés que le temps passe comme un train, dans mes mains y a rien.
je m'en amuse mon amour, que t'en dises des jurons, je ne reste que friandises dans le fond d'un jupon.
"bitch mother fucker" je t'aime plus. tu n'es rien pour moi.
pour moi, tu n'es plus rien "bitch mother fucker".
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- CHIMPANZE -
j'ai l'crane circulaire
brumeux
comme l'horizon
qui sniffe d'la poudre à canon
y a un camion sur mon périph'
qui cogne comme un nerf à vif
il mâche un sédatif
et roule des R à 200
une sale crotte de merde sur l'crâne
comme Stalingrad qui crame
sous 34 degrés
centigrades
l'épée de damoclès
en grosse caisse
interieur cuir, rolex
et salope du cashemire
puis en ombres blanches
je vois des branches
mal baisées
par des chimpanzés blonds
une question à résultat
pour être positif
quitte à pas être égal
entre le Vatican et le Sénégal
la pluie ronge les réverbères
comme le coton les points noirs
à plus en boire
j'ai vu m'pousser des poires
des espoirs à l'eau de vie
qui brûle comme le déstop
j'me déstoque
pour reconstruire à Pataya
une caille-ra en bottine
rare comme d'la zibeline
qui court
au coup des filles d'amour
d'une nuit d'un coup d'un jour
je raconte des bras poilus
dans un métro de voitures
tonneau de mercure
en équilibre sur la main d'un salut
une grenade juteuse
dans les jambes d'un enfant
mort de naissance
devant l'assistance publique
sa mère en faits divers
dans un papier d'encre
et je chouine
comme un sale sample de Gerchwin
un bon champagne sans bulles
une pipe sans dents
une patate sans gant
et une trique de keuf sanglante
une grande invention
sans inventeur
une équation en aveugle vision
pour gonfler l'postérieur
en panne d'essence
comme le Bénin
j'ai l'béguin
j'ai la tête vissée sur l'espérance
j'suis pas niais
je suis nié
car j'crache à la gueule
des mecs sur les billets
j'investi la nuit, son turf
comme une goutte d'encre à la mer
et les vagues
font des surfs
je vois des girafes naines
dans les coins de ma chambre
avec des yeux sans peine
elle mastique de la viande
et le soleil me mord
j'dis qu'il a tort
et lui tords le cou avec mes 2 pouces
j'roule mes oin-jes
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- NOVEMBRE -
C'est avec les ambitions qu'on attrape le financier,
avec des munitions que dérape le policier.
C'est une condition de devoir nous laisser vivre,
la foule en érection est déjà bien ivre.
En réanimation dans des lits noirs et blancs,
ne tire aucune leçon de nos arracheurs de dents.
Ils crachent comme des cons sur le pavé des enfants,
les cigarettes s'allument à l'annonce de leur 13 ans.
C'est juste une épaisse brume de plus dans le présent,
un grumeau qui se glisse dans un liquide charmant,
un cuni bien triste dans une belle au bois dormant,
des poils qui s'hérissent sur un bras bien coiffé,
une pulpeuse nourrice dans un pavillon parfait.
On vit, on s'aime, à travers nos écrans.
On cache on garde nos envies dans des écrins.
Il y a des yeux qui débordent, des vieux qui te bordent,
des haches qui se dressent, des tresses qui se lient.
La détresse est visible, elle se couche dans nos lits.
Un matin de novembre nargué par un suçon,
ils ont repris la vie de n'importe qu'elle façon.
De l'accumulation, nait la révolution.
Une étincelle brille entre deux explosions.
Réveille tes instincts de ces morbides pulsions.
Les gens bien pensants vont quitter leurs fonctions.
Notre armée triomphante est rentrée dans Paris,
pénètre dans cette fente aux lèvres déjà meurtries,
un viole quand tu rentres dans une foule asservie,
brûler ces H & M et leurs 12 collections!
Du haut des H.L.M. certains n'ont qu'une saison!
Ça chuchote en coulisse et l'élève entend des sons,
les mômes s'établissent un nouveau dessein,
ça barbote dans l'abysse de nos belles flaques de sangs.
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